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bleu d'évian
Par Gil Liran, Reichel Federico, 03/03/19Au-dessus de la digue, à cheval entre le gris bétonné et le bleu aquatique, se tient un volume vacillant au mouvement de l’eau. Alors que l’azur céleste semble s’engouffrer dans l’ensemble mi opaque mi transparent, l’eau fait entendre son passage et imprègne le lieu de son incessant va-et-vient. En suivant la direction de la digue, des poutres de bois s’échappent de ce qui s’apparente à un voile polyédrique et interrompt le rythme imposé par la longue suite de brises-vague. Une fente dans l’étendue flottante laisse échapper un rayon cyan, comme si l’eau du lac avait rencontré une lumière blanche pour l’adoucir tout en lui préservant sa vivacité. Quelques marches étroites plus haut, alors que de l’extérieur ce volume presque opaque ne laissait rien transparaitre, voici que, sur un plancher de bois, l’environnement change : drapé dans cet étrange voile, comme lorsque l’on entrevoit l’extérieur au travers des rideaux d’une chambre, le paysage se mue et se teint. Le brise-vague moins d’un mètre en dessous prend une couleur éméraldine tandis que l’indigo de l’eau gicle encore sur le plancher. Puis, plus fort que le bruit des vagues, le sifflet du bateau se joint d’un brut assombrissement : le soleil passe derrière la montagne et frappe une dernière fois la surface de l’eau. Toutefois, face à la rive, alors que le paysage s’éteint, le volume enveloppé agit tel une lanterne et semble restituer toutes les nuances de couleur absorbée pendant la journée : c’est le bleu d’Evian.
Ipnos, Nicoletta Rossi and Guido Bianchi, Flos, 2014
35 x 35 x 70 cm
Promoteo, Aldo Rossi, Artemide, 1996
50 x 12 x 180 cm
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Scaffolding - Grandgirard / Fauvel
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Tiges inclinées, le promeneur
Par Rieux Camille, 30/11/18A l'intérieur de la protostructure, le visiteur observe entre les tiges inclinées l'espace empruntable. Il évolue sur cette surface à l'affût de nouveaux passages, ouvertures vers d'autres paysages. Au détour de chaque obstacle ponctuel, il découvre un nouvel angle de vue sur les autres planes environnants.
Au milieu du plane, une marche marque l’axe du Bornan. Le promeneur prend alors conscience qu’il traverse un ensemble complexe de planes reliés entre eux. Comme s’il traversait une voie, il regarde à gauche et à droite avant de choisir où passer. Comme s’il franchissait un trottoir, il regarde en bas pour vérifier où ses pieds le mènent. Ainsi le visiteur prend possession de l’espace à sa disposition.