Le jeudi 19 décembre, nous avions rendez-vous le long du Rhône, à Genève, entre le Viaduc de la Jonction et la passerelle du Lignon, aux coordonnées 46°12'05.7"N 6°05'32.7 E ».
Nous avons été répartis en groupe de 4 ( 2 étudiants du studio TRIEBER et ABENIA ) afin de remplir notre « mission » de la journée. Le but global était de trouver un territoire en se basant sur une réflexion poussée de la notion de l’île, selon la définition de Gilles Deleuze. L'iìle n’est donc plus une simple « étendue de terre entourée d’eau », mais un tout à elle seul, et, comme le dis Deleuze, « Tout se passe comme si, son désert, elle l’avait mis autour d’elle, hors d’elle ».
Notre interprétation était que l’île naissait de la différence entre deux territoires, définis par une limite qui peut être visible ou invisible. Ainsi Venise est une île, bâtie par les hommes, elle survit à son désert d’eau, tout comme les pyramides surgissent du sable.
C’est avec cette nouvelle réflexion, inspirée de la stratégie oblique de Brian Eno et Peter Schmidt, que nous sommes partit à la recherche de nos îles.
Perdus dans la nature, nous nous sommes retrouvés plongés dans la verdure genevoise. Grace à nos téléphones et à l’une des étudiantes qui était une scout aguerrie, nous avons, après avoir traversé des champs, ponts, et le Rhône, trouvé une maison à première vue abandonnée et vide entourée de grillage.
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Avant de franchir les barrières de la propriété, il a fallu passer entre les imposants pylônes de l’autoroute qui s’imposaient à la maison.
Limites du voisinnage: pont surplombant la maison
Une fois entrés dans la propriété, on dénote la maison, un ponton pour un accès a l’eau et un petit préau pour travailler par mauvais temps. C’était donc un espace habité auparavant ou en ce moment-même
Préau pour travailler par mauvais temps
Espace de rangement couvert
Espace de rangement couvert (2)
Banc devant la maison
Banc devant la maison (2)
Banc devant la maison (3)
Ponton donnant accès à l'eau
À l’intérieur, nous voyons bien que l’espace était loin d’être abandonné. Dans ce bâtiment composé en deux parties -une salle à manger et l’atelier, trouvons des jeunes de notre âges ainsi que des moniteurs qui nous apprirent que cette bâtisse et une maison de réhabilitation où ces jeunes apprennent à travailler le bois.
Séparation du bâtiment: à gauche, l'atelier et à droite, la salle à manger
Atelier intérieur
Cet endroit formait une île, dans un premier temps par son -aspect, bricolé, rafistolé, composé de tôle, planches de bois, ou PVC- qui rentre en opposition avec la nature et l’immense autoroute, et dans un deuxième temps grâce à l’activité de ces gens : ils vivaient entre eux avec la volonté de transmettre et d’apprendre. Cet endroit survit alors grâce au travail de ses habitants, autonomes, indépendants.
Les adultes représentaient des accompagnons passionnés par leur travail, donnant la chance à des adolescents de créer, de développer leur esprit.
Bercé par le Rhône. Ce groupe paraissait hors du temps, déconnecté du flux insérant de la route.
Par la suite, nous sommes partis à la recherche d’autre île située dans les alentours. L’une de nos cartes disait « Comptes tes pas ».
Nous avons donc établi un protocole :
Il fallait premièrement compter le nombre de pas nécessaires pour faire le tour de la maison -66 pas, puis il fallait partit du portail en avançant de ce même nombre de pas dans une direction de notre choix.
Une fois arrivés, et après avoir brièvement observé les alentours, nous trouvons une autre île : un pylône électrique, ancré avec une fondation en béton. Le tout dans un espace abandonné entouré de verdure et d’arbres. Une sorte d’îlot de connexion faisant partie d’un network plus grand.
Pylône électrique se trouvant à 66 pas du centre de réabilitation