

Texte d’intention - Interaction
Pour ce projet, nous avions comme objectif de nous intéresser à l’interaction de deux (
ou plusieurs ) éléments particuliers qui ont retenu notre attention lors de notre venue
à Evian. Chacune a eu l’occasion d’interpréter à sa manière ce qu’elle a vu, toucher,
apprécier afin de se l’approprier.
Notre démarche s’est donc naturellement tournée à côté d’une entrée principale de la
structure fontaine, à l’un des panneaux en polycarbonate de la partie du bas. En effet,
nos yeux ont été attirés par la complexité des interactions de bois, formant des noeuds,
servant à tenir une plaque de polycarbonate sur une inclinaison de 6 degrés. En plus
de cette dernière, l’inclinaison du sol de 15.5 degrés a également été prise en
compte pour les divers calculs de la structure. Ainsi, nous avons décidé de concentrer
notre travail sur le volume interne créé par ces divers éléments. Afin de nous intéresser
davantage aux noeuds et aux inclinaisons plutôt qu’à la structure en elle-même, nous
nous sommes résolus à couper la longueur de la plaque de polycarbonate en deux. De
ce fait, quatre noeuds sont pris en compte, ainsi que la relation de la structure au sol.
A l’aide d’un moule à l’échelle 1:10 de notre volume, nous obtenons un objet de plâtre
qui a sa propre importance et ses propres proportions dans l’espace. Il est libéré des
contraintes de fixité et peut être manipulé comme un objet à part entière, détaché de
sa fonction première. Ainsi, l’interstice qui a été moulé ne tient plus sur elle-même, ce
qui bouleverse complètement le rapport de l’objet à sa structure initiale.
Notre démarche s’est donc développée sur la transformation d’une structure initiale en
un objet qui a ses propres qualités visuelles, physiques et esthétiques. L’interstice n’a
plus la même fonction : elle qui avait pour but d’être l’espace protégé des
intempéries, devient un volume indépendant et manipulable (renversé, tourné). Les
inclinaisons participent à la manipulation du plâtre puisqu’elles impliquent un
déséquilibre. En effet, cette structure qui prend initialement pied au sol ne tient plus
de ce côté avec l’inclinaison et n’est donc plus auto-portante. Le rapport au sol est
donc bouleversé. Afin de la faire tenir, nous devons le retourner sur plusieurs faces et
remarquons qu’elle est auto-portante sur l’ensemble des autres côtés. Les différentes
faces changent donc de rôle. Ainsi, l’inversion des fonctions nous offre une
compréhension améliorée de la localisation de l’espace. Cette nouvelle forme permet
de montrer sans contrainte les interstices devenues pleines. Les inclinaisons se
dévoilent également sans être gênées par la fixité et l’environnement de la structure primaire.
Premières esquisses:
Dessin:
perspective
assemblage
Axonométrie
plan et élévation.
Nés d'une relation réciproque, la nature et l'homme développent depuis longtemps un lien fort et intrinsèque. Cependant, la nature est constamment en proie face aux changements menés par ce dernier. La nature comme combinaison de temporalités peut paraître irrationnelle, déraisonnable, inconstante voire capricieuse. Prévoir ce que la nature nous réserve est une tâche subtile. Face à ces rigueurs climatiques l'homme à la possibilité d'adapter la nature à ses besoins, or cela consiste en définitive à la dénaturer. Comment fraterniser tout ce que l'homme impose à la nature : l'artificiel, avec son antonyme : le naturel ?
La force que nous déploierons durant cette quête nous permettra de répondre à cette question « comment pouvons-nous intégrer une structure dans un environnement sans en modifier son essence tout en permettant à l'homme de s'épanouir ? »
La recherche tout au long de ce projet nous a mené à évoquer l'interaction qui existe entre deux éléments naturels et artificiels. Premièrement, nous ferons naître l'hypothèse d'une interaction entre l'intérieur et l'extérieur de la structure, pour évoquer l'interstice entre l'ouvert et le fermé, Cette interaction mime le mouvement de la toile activée par la seule action de l'homme.La force de cet élément est sa mobilité, en effet, il permet à la structure d'être adaptée aux contraintes variables en plus des contraintes permanentes et confère à l'homme une grande liberté quant à son utilisation. Pour finir, nous mettrons en exergue que la toile interagit avec la nature en fonction du temps. En effet, nous avons observé que la toile n'était pas plus en mesure d'assurer sa fonction initiale. Aujourd'hui, la toile devient une cuve remplie d'eau qui devient inutilisable puisqu'elle est bloquée par les poutres transversales.
La lumière exprime la présence, la chaleur et la vie. Son absence symbolise le froid et le trépas. La lumière donne vie à la matière par un ballet d’émission, d’absorption et de réflection. Une chorégraphie dont le géomètre doit comprendre et apprendre les interactions, car la géométrie est le langage de la nature. « Nul n’entre ici s’il n’est géomètre
La complexité de la société actuelle réclame de nouvelles visions reposant sur une compréhension plus profonde des mécanismes d’interaction des systèmes. Les processus d'interactions positives mènent en effet à la coopération et à l'intégration. Or, intégrer l’habitat dans son environnement est l'un des plus anciens idéaux de l'architecture. Ce travail sur les interactions se focalise sur deux des plus importantes: la lumière et la matière. Alors, « que la lumière soit! ».