Nos treize moules en carton shellaqués:

Les plâtres finaux sur échafaudage:
Premier contact avec la structure
C'est par un temps peu clément que nous nous sommes rendus pour la première fois sur le terrain, à Evian, afin d'amorcer le module "Measures". L'objectif principal de ce module était de nous entrainer à prendre des mesures sur un projet concret (en l'occurrence un projet réalisé l'année dernière par les étudiants de première année) puis de les rapporter en atelier afin de tenter de comprendre comment ce projet avait été réalisé, en se concentrant plus particulièrement sur le vide.
Nous avons été répartis selon les studios sur différents points de la structure, puis chaque binôme s'est vu attribué un emplacement spécifique qu'il devait étudier. Notre binôme a dû se concentrer sur la ligne numéro cinq.
Ligne numéro cinq
Chaque studio a reçu des consignes différentes, choisies par le/la directeur/trice de studio. Après avoir effectué toutes les mesures relatives à nos emplacements respectifs, nous avons choisi un interstice qui nous paraissait intéressant afin de l'étudier plus en détail en vue de le reproduire en atelier.
Interstice choisi, jonction entre le plancher et une poutre verticale
Dessins
Une fois les mesures, croquis et photographies effectuées, place au travail en atelier !
Nous avons commencé par du dessin, en se répartissant les tâches ; l'un des deux binômes s'est attelé à la réalisation de dessins généraux au 1:10 de notre emplacement sur la structure afin d'offrir une mise en contexte et une meilleure compréhension globale de la structure, tandis que l'autre s'est concentré sur le détail choisi (à plus grande échelle) pour en tirer un maximum d'informations sous différents angles.
(Cyril Udriot)
Axonométrie éclatée de l'emplacement global (1:10)
(Cyril Udriot)
Monge comportant différents points de vue de notre interstice
(Bénédict Wasserfallen)
Moule et maquette
Une fois les dessins terminés, nous avons procédé au moulage en plâtre de notre interstice, et c'est à ce moment précis que les choses deviennent intéressantes. Nous allons donner une consistance au vide !
Moule en cours de fabrication (1:1)
Plâtre coulé et sec, prêt pour le démoulage
Rendu final après démoulage
Etape finale, introduire la pièce dans son emplacement d'origine
Notre démarche était d'imaginer une sorte de petite histoire mettant en scène un individu voulant utiliser la structure comme un abri pour la nuit. Etendu sous le plancher, il remarque alors un certain nombre de petits espaces dont un qui attire particulièrement son attention, étant donné qu'au petit matin, c'est par ce trou que les premiers rayons du soleil arrivent jusqu'à ses yeux et l'éblouissent. Il décide alors de trouver un moyen de boucher cet interstice.
Cette démarche a été motivée par notre intérêt pour le contraste entre la complexité de la structure du sous-plancher et la simplicité de l'immense volume placé au-dessus. Nous avons donc choisi de mouler une part de vide que nous pourrions utiliser comme une pièce de puzzle afin de combler ce petit espace. Cela nous a donc rendu extrêmement vigilant quant aux mesures que nous devions prendre, pour obtenir un moulage précis qui s'insère parfaitement (et du premier coup !) dans l'espace d'origine.
Le résultat était plus que satisfaisant, étant donné que la pièce rentrait parfaitement dans l'interstice sans aucune possibilité de jeu entre le bois et le plâtre.
Un premier moule qui se transforme en un essai de matière
La maquette réalisée à échelle 1/1, était de taille conséquente. Un bloc contenant 24 litre de plâtre.
Il est donc primordial de créer un moule surprotégé des fuites avec du scotch chatterton ainsi qu'une structure de soutien (contreforts) conséquente. Les fuites étant notre première peur, nous avons avec cette technique éviter le drame.
Le moule non pas à l'échelle humaine mais à l'échelle aimant
Pour créer le positif nous avons utilisé du sagex. Il nous permet ensuite d'être retiré de notre maquette grâce à ses propriétés. Cette astuce nous permet donc de réaliser le négatif de notre détail.
Deuxièmement, le souci des conséquences du plâtre utilisé dans de telles proportions.
Nous avons acheté le plâtre en grande quantité dans une chaine de magasin de bricolage. Mais il s’est avéré être beaucoup trop sableux, et mal proportionné. En effet le plâtre n’a, à cette heure, toujours pas fini de sécher.
Lors du démoulage et des réactions entre Sagex et acétone nous avons eu de belles surprises
Test de réaction du Sagex avec le plâtre.
Le Sagex est une matière mystérieuse qui change radicalement d'état en quelque instant. Sa propriété physique créée de belles surprises visuelles, que nous avons capturé en photographie. Une série de trois images surréalistes si on ne connait pas le cadre de celles-ci.
Après avoir réalisé notre première maquette nous avons décidé de créer une maquette positive en bois cette fois pour mieux comprendre l'origine de notre interstice. Nous avons compris qu'une cale faisait le lien entre la protostructure et le projet. Cette dernière permet de détacher le projet du reste de la structure.
Par la suite, cette maquette nous a permis de remarquer une erreur d'angle de la diagonale de notre première maquette que nous avons rectifié par la suite.
Nous avons également compris que sur le site, du béton avait du être coulé aux pieds des poutres en bois pour rendre la structure plus stable. Nous avons également du couler du plâtre pour que notre maquette soit bien tenue dans la terre
Cette maquette est à l'échelle 1:2 et représente le positif.