

ANALYSE DU SITE
Pour la phase ROOMS j'ai choisi le site entre le théâtre "Le Galpon" et le bâtiment du port pour les péniches. Le site est composé de deux parties: Le parking derrière le théâtre et la forêt entre le parking et le Rhône.
Le site: derrière le parking on voit "Le Galpon" - un lieu culturel.
C'est un site avec des contrastes très forts:
D'un côté c'est une confrontation d'un environnement urbain et de la nature.
La ville et la forêt protectrice - on peut ressentir les deux sur le site.
https://www.etat.ge.ch/geoportail/pro/?portalresources=FFP_INVENTAIRE04_QUANTIT
De l'autre côté, on a les deux bâtiments entre lesquels on se trouve le site: le bâtiment du port des péniches (il est utilisé pour le transport des ordures de la ville Genève) et le théâtre. Un des rôles du théâtre est la critique contre notre société. Sur ce site on ressentit ce contraste de notre mode de vie (la consommation de nous est la source des ordures) et de la critique (environnementale).
LA CONCEPTION ET LA RÉALISATION EN MAQUETTE ET DESSINS
Je veux reprendre l'idée des contrastes et créer moi-même des contrastes. Un premier contraste simple apparaît déjà au moment où on construit un élément non-naturel dans la nature: la protostructure et une structure fait par l'humain.
Un contraste architecturale et géométrique se produit en réunir des formes rectilignes et courbées. Francis D.K. Ching déclare ce contraste dans le livre "Die Kunst der Architekturgestaltung" même comme contradiction!
Par conséquence je crée un élément centrale courbé entouré des éléments rectilignes.
J'ai aussi essayé d'accentuer la verticalité, la reprenant des arbres entourant mon projet.
Le développement du projet. Pendant une assez longue période j'avait fait des réflexions sur une ROOM sans élément courbé, avant que j'ai trouvé le concept d'un mur courbé.
Le storyboard est un moyen pour observer son propre projet d'un point de vue critique.
Le plan.
L'élévation.
En entrant le projet, il faut traverser un passage lequel se ressert grâce au mur courbé vis-à-vis un mur droit. De plus, le plafond se baisse pour arriver à une hauteur minimale de seulement 1.80 m au point le plus étroit. Le visiteur se sentira restreint. C'est ce qui crée un contraste spatial avec la ROOM suivante: une grande ROOM définie par l'intrados du mur courbé, la paroi latérale et surtout une autre limite contraste: le plafond naturel, la canopée.
Le passage d'entrée de la ROOM créé par une surface droite et une surface courbée.
L'espace d'entrée (on entre de la côté gauche). On peut bien voir, comment le plafond se baisse pour s'ouvrir après encore plus.
La paroi derrière est constituée des lattes avec une petite interstice. Par effet, les visiteurs se sentent forcés de continuer le tour et entrent la grande ROOM dominée par l'arbre.
Pour construire ce projet à l'échelle 1:1, il est confortable de pré-fabriquer quelques éléments. Surtout ceux de l'entrée.
Dessins d'éléments à pré-fabriquer et leur assemblage au site.
Pour trouver un garde-corps approprié j'ai fait des variantes pour les visualiser dans la maquette. La difficulté était de construire une barrière stable qui peut reprendre le poids de quelqu'un qui tombe sans perdre l’accentuation sur la verticalité.
En haut gauche: première variante vue de l'extérieur. En haut droit: première variante vue de l'intérieur.
En bas gauche: deuxième variante vue de l'extérieur. En bas droit: deuxième variante vue de l'intérieur.
Après développé la première variante, elle me semblait d'accentuer trop l'horizontalité. Pour la deuxième variante j'ai baissé le plus possible les lattes horizontales qui servent à stabiliser le garde-corps. Selon le bureau de prévention des accidents (bpa) il faut éviter des éléments sur lesquelles on peut monter. Par conséquence l'horizontale doit avoir une hauteur minimale de 65 cm. (https://www.bfu.ch/fr/conseils/garde-corps).
La maquette finie. On voit bien le garde-corps et la paroi immense qui mène les visiteurs dans la grande ROOM avec l'arbre.
La maquette finie dans la protostructure.
Changement de programme
Comme on doit travailler depuis son domicile à cause du Coronavirus, nous avons changé le programme et nous avons commencé à dessiner sur l'ordinateur. Nous utilisons maintenant le programme Rhino. C'est une bonne possibilité d'entrer dans la modélisation numérique.
Je pense ces nouveaux outils enrichissent le projet. Tout ça crée aussi des contrastes dans la manière de représentation du projet.
Le projet sur Rhino
J'ai refait le projet avec le programme Rhino.
Voilà les premiers résultats:
On voit bien la structure porteuse.
Le plancher.
Ici on voit encore une fois l'idée de l'entrée avec le mur droit et le mur courbé.
Le projet entier dans la protostructure.
La planche avec les dessins pour la review orale.
Mon projet s'articule autour de la notion du mètre carré. Lors de la phase ROOMS, j'ai voulu explorer comment le mètre carré peut être ressenti à travers des formes géométriques simples.
One square meter house, Von Bo Le Mentzel, 2012
Storyboard :
A la frontière entre la ville de Genève et la nature, se trouve le théatre du Galpon, lieu de résidence de l'association Artamis qui propose un programme varié de spectacles, visuels, sonores et artistiques.
En sortant de la salle de spectacle, nous sommes invités à prolonger l'expérience artistique en découvrant un ensemble architectural permettant d'aborder concrètement la notion de mètre carré. Nous sommes en effet conviés à pénétrer et explorer cet espace. Chaque espace, d'un mètre carré, nous offre un ressenti différent.
Prémices du projet : Comment disposer les formes dans la protostructure et selon quel protocole ? Quelles sont les proportions appropriées ? Comment le projet peut-il transmettre la notion d'intériorité de l'intérieur vers l'extérieur? Comment réaliser le projet ? Toutes ces questions ont guidé ma réflexion dans cette phase ROOMS et ont conduit au projet que je vous présente ci dessous.
Molle rudesse, Kandinsky, 1927
Cet espace architectural, inspiré des oeuvres de Kandinsky, propose une composition de formes géométriques simples (carré, rectangle ou triangle), toute d'une surface d'un mètre carré et venant s'entrechoquer pour y former une Room.
Maquette en construction, 28.02.2020 Plan Rhino, 15.03.2020
Plan, coupe et élévation, 1/20, 05.03.2020
Elévations, Rhino 6, 19.03.2020
Le spectateur est invité à un parcours architectural où il explore le mètre carré grâce à différentes conditions spatiales. Du fait de certains angles et de la spécificité de chaque forme, le mètre carré ne pourra jamais être ressenti de la même manière et génèrera des sentiments différents en fonction des espaces et volumes visités.
Sonsbeek Pavilion in Arnhem, Aldo Van Eyck, 1966 : le parcours architectural à son paroxysme
Maquette en construction, 28.02.2020
Axonométrie 1/10, plancher et paroi, 05.03.2020
Chaque forme se lie et se superpose partiellement avec la suivante, mais l'on parvient tout de même à les distinguer avec la mise en place d'éléments distinctifs tels que les hauteurs du plafond ou encore l'orientation des lattes au sol. Un protocole prenant en compte la surface au sol de la forme a été mis en place pour définir les différentes hauteurs de chaque "mètre carré"(voir tableau explicatif ci-dessous).
Protocole permettant de déterminer les hauteurs : la hauteur du triangle a été choisie arbitrairement. Les hauteurs du rectangle et du carré sont propotionnelles à celle du triangle en fonction de la surface d'empiètement d'une structure sur l'autre.
Jardin cubiste, villa Noailles, Gabriel Guevrekian, 1925 : instauration d'une grille pour y placer les éléments architecturaux.
Sur la base d'une grille constituée de modules d'un mètre sur un mètre et intégrée à la protostructure, j'ai distribué des formes d'un mètre carré chacune, de manière réfléchie, afin de pouvoir mesurer l'espace offert par la protostructure. J'ai utilisé certaines lattes de la protostructure comme angles et parois de la room.
Le projet épouse les limites du module de la protostructure.
Axonométrie structure et détail constructif, 28.02.2020
Axonométrie Rhino 6, 18.03.2020
Certaines parois sont ajourées et laissent entrer la lumière alors que d'autres sont pleines et permettent de marquer le seuil de chaque nouvel espace. Grâce à ces ouvertures, le visiteur ne se sent pas enfermé dans un espace sombre et exigü, ce qui l'encourage à explorer la room sans appréhension.
Les proportions étroites de la room permettent au visiteur de ressentir physiquemet les dimensions spatiales, comme si soudainement son corps faisait partie intégrante de la structure. Le sentiment d'intériorité parvient à son paroxysme et explose vers l'extérieur.
Maquette finale en relation avec la protostructure, 12.03.2020.
Perspective intérieure, 27.03.2020, le visiteur commprend la configuration de la room en observant l'orientation du plancher et les parois ajourées.
Illustration projet sur site, montage, 23.03.2020
Plan commun protostructure, 29.03.2020 Coupe commune protostructure, 29.03.2020
Synthèse
En lien étroit avec le théatre du Galpon et ses représentations artistiques, le projet se situe à la frontière entre la ville et la nature, dans un espace aux forts contrastes. Le site du Galpon se trouve en effet à proximité de la ville de Genève,milieu urbain bruyant et confiné, mais il est aussi proche des rives du Rhône, qui incitent à l'évasion et au sentiment de liberté. Le projet met en lien ces sentiments contradictoires : confinement et espace.
Le projet vient mettre en avant le concept de mesure de l'espace en créant une relation étroite entre le mètre carré et la protostructure, le tout formant une mise en abîme. Les formes sont disposées dans une grille de un mètre carré. Cette grille est elle même située dans la grille qu'offrent les modules de protostructure. Cette protostructure s'établit également dans une grille formée par le Rhone, l'Arve et les deux autres sites que sont la mangrove et l'embarcadère, et enfin cette grille est elle même instaurée dans la grille que forme le territoire de Genève et ses alentours.
Backstage :
Cette situation particulière de confinement, loin des studios de l'EPFL, nous a forcés à un apprentissage rapide de nouveaux logiciels tels que Zoom ou Rhino6. Les dessins et maquettes en bois sont maintenant remplacés par la modélisation 3D mais le "Docta Manus" reste présent: la souris et le clavier ont simplement remplacé la règle et le crayon.
De plus, la créativité, l'imagination et la réflection sont encore primordiales pour la réalisation de nos projets. Le travail, bien que différent de celui habituellemt réalisé en studio, repose donc sur les mêmes fondamentaux que ceux enseignés depuis le début de nos études, et permet d'enrichir nos connaissances et notre capacité d'adaptation.
Set-up pour le montage photo, 23.03.2020 : réalisé avec des branchages et une boîte à chaussures
Une première caractéristique importante d'un lieu destiné à être aménagé est son exposition au soleil.
En effet, le niveau d'ensoleillement va jouer un rôle important dans la fréquentation d'un lieu au bord du Rhône.
Grâce aux coordonnées GPS des différents sites, il nous a été possible de créer des cartes avec des diagrammes solaires pour chacun des potentiels lieux de construction.
Le site de l'embarcadère se trouvant sur une rive sud du Rhône, on peut s'attendre à ce que le soleil soit
bien souvent caché par les arbres à cet endroit.
Comme l'embarcadère, le théâtre du Galpon se trouve sur une rive sud du fleuve, surplombé d'une colline cou-
verte d'arbres. Les caractéristiques d'ensoleillement de ces deux sites seront donc certainement similaires.
La Mangrove se trouve dans un cas différent: se trouvant sur une rive Nord du Rhône, elle sera sans doute bien plus exposée au soleil que les deux premiers sites. En revanche, étant couverte de grands platanes, elle sera probablement abritée du soleil par les feuilles de ceux-ci du printemps à l'automne.
Étude de la Mangrove
Attirés par ses qualités d'ensoleillement, ses imposants platanes, ou par la forte fréquentation observée, notre choix du lieu sur lequel nous voulions intervenir s'est vite porté sur la Mangrove.
Il s'agissait donc d'obtenir plus de données sur ce site.
Une première observation marquante a été la quantité de promeneurs venant sur la Mangrove avec des chiens. Une discussion avec une habituée du lieu a révélé que cette fréquentation était encore accentuée en été par des habitants de la ville cherchant un peu de nature, de calme, ou voulant profiter d'un pic-nic en famille.
Les traces de cette surfréquentation sont immanquables: sol tassé par les pas des visiteurs, sans herbe ni buissons ni arbustes, trous carbonisés dans le sol laissés par des feux de camps, branches cassées sur le bas des troncs,...
Un second élément qui nous a paru important était la présence de grands platanes qui allaient sans aucun doute conditionner la construction sur ce site. Un relevé de la position et de la circonférence de ces arbres s'est donc imposé.
Team work: Triangulation des arbres sur le site et mesure de leur circonférence.
Plan de Situation des arbres de la Mangrove, 1:100.