Group Gamma
Group Alpha-Gamma
Group Delta
Group Alpha-Epsilon
Group One
Group Two
Group Three
Group Four
Group Five
Modifications Proto
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"Une secrète issue Laisse entrer le rayon et le jour du midi; On ne peut du dehors découvrir l'interstice"
Lamartine, Joc II, 83
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interstice; parasite; recherche
Pour cette phase, nous basons notre projet sur le concept d’interstice, tiré lui-même du projet de Vincent pour ROOMS.
Dès les premières discussions, il nous semble évident que notre projet doit s’intercaler entre d’autres, en tirant avantage des différents volumes existants à la manière d’un parasite. Cependant, trouver un emplacement n’est pas chose aisée, les projets alentours étant variables en ce début de phase.
Nous faisons néanmoins quelques recherches sur les possibilités d’interaction avec d’autres projets.
utilisation d'autres projets comme toit
compléter l'existant - la paroi comme échelle
exemple de "parasitage" d'une paroi existante
structure existante (rouge) - lignes de passage (vert)
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REFERENCES
le corps - la lumière
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sol; emplacement; cable
A l'issue de la première semaine, nous décidons de nous concentrer sur l'élaboration de différentes propositions d'éléments horizontaux (sol/plafond), avec l'idée qu'ils soient adaptables à différentes configurations.
Nous avons deux idées d'emplacement. À la suite de la mid-review, seule la rouge sera retenue.
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Première proposition
Ici, le plancher est modulaire par essence. Articulé, il devient paroi, toit... Les murs se forment, se déforment...
premières esquisses
schémas constructifs
le plancher
assemblage
configuration multi-niveaux
configuration en losange
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Deuxième proposition
Ici l'accent est mis sur la légèreté et la réutilisation des chutes de bois. Ces dernières sont assemblées en plaques, ensuite fixées sur un câble en acier. Tel une toile d'araignée, la structure flotte, et les plaques créent des jeux de lumières.
premières esquisses
détails constructifs
différentes formes
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Troisième proposition
Un plafond aux formes organiques, reproduisant la morphologie humaine ou le terrain alentours
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paroi; tuile; terre
Entre une rampe de gradins et la pente, l’emplacement définitif de notre projet est bien un interstice, jusque là inutilisé. Mais outre l’aspect spatial que ce mot transmet, il existe aussi un interstice dans la matérialité du lieu. Au dessus, le construit, le bois sortant d’une scierie, la protostructure. Un organisme évolutif, mais artificiel. Au dessous, la terre, la vie, la nature. Le biotope. Comment relier ces deux aspects? En façonnant de la main de l’Homme l’essence du lieu, la terre. Au travers d’un raffinement, elle devient hybride. Evoluant avec le temps, elle vit, mais reste solide. La dualité naturel/construit prend forme.
texture d'une tuile en terre cuite
Des précédentes idées, nous retenons le plancher en bois, mais celui-ci devrait réutiliser les chutes. Les parois de notre projet commence à prendre la forme d'un claustra, fait de tuiles en terre, celle dernière étant prélevé sur le site. Différents versions de ces parois sont élaborées.
version avec tuiles autoportantes
version avec tuiles pivotantes
version avec tuiles en S enroulées sur un câble vertical
version avec tuiles en L reposant sur un quadrillage de câbles
perspective de la paroi dans son contexte
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final; poteaux; forme
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Personne ne comprend personne. Tout est hasard, interstices, mais tout se combine parfaitement.
Fernando Pessoa
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Cette semaine, la forme définitive des tuiles est décidée. Après différents tests, il apparaît que nos tuiles, en terre crue ou cuite, sont trop fragiles pour en porter d'autres. Elles sont uniquement autoportantes. C'est donc la paroi "en L" que nous décidons de conserver.
dimensions des tuiles, moule et élévations de la paroi
rendu de la paroi
plan du plancher et des poteaux de soutien du projet 1
élévation vue de la gauche
coupe longitudinale, vue de la droite
coupes transversales
plan à 1,5 mètre du sol - plan au niveau du chemin
plan à 6 mètres du sol
perpectives du projet
collage - depuis le chemin
collage - vue de la pente depuis l'intérieur
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Pour nos tests, nous nous sommes concentrés sur deux méthodes: la terre crue et la terre cuite.
Si la première permet une mise en oeuvre plus simple, le séchage est long et laborieux, et le résultat reste fragile. La terre cuite présente l’inconvénient de devoir disposer d’un feu, voir idéalement d’un four. Mais le résultat est plus résistant, et les tuiles plus fines.
Notre expérimentation se base sur l’extraction de l’argile de la terre. Une terre agricole se compose par exemple d’environ 20% d’argile. Il est séparé par décantation. Pour les tests, la terre du site a été prélevée en trois endroits: entre le muret et la rive, proche de l’arbre et sur la pente. Comme le site souffrait d’un mois de sécheresse, l’excavation est difficile. En parallèle, la même expérience avec de la terre venant de jardins privés est menée. Il faut creuser la terre sur une certaine profondeur (plus de 30cm) pour accéder aux couches permettant l'extraction d'argile.
l'excavation
différentes textures
décantation façon "laboratoire"
décantation façon "réaliste"
Les tuiles en terre crue
Si la terre crue présente ses avantages (raffinement simplifié, pas de cuisson), son utilisation pour des tuiles semble peu viable. Notre expérimentation montre qu'il est difficile d'obtenir une surface précise et compacte.
les moules
les tuiles une fois séchées
Les tuiles en terre cuite
La terre cuite nous a permis d'obtenir des tuiles bien plus fines, et plus résistantes. Elles restent malgré tout cassantes, un problème auquel il faudra remédier par l'adjonction d'une "armature" au mélange, comme par exemple de la paille. La cuisson est faite dans les braises d'un feu de bois, elle est donc envisageable sur site.
argile une fois extrait... ...et malaxé
processus de mise en forme des tuiles
séchage pré-cuisson
tuiles une fois cuites
les fissures
Une fois ces expérimentations faites uniquement à partir de terre et d'argile naturels, nous avons cherché à éviter le phénomène de fissures créé pendant la cuisson. De ce fait, nous avons inséré divers adjuvants dans l'argile.
échantillons créés
Entrée dans la nouvelle phase de ROOMS où le concept d'espace se veut au centre de la réflexion. Chacun pense un projet individuel au sein d'une protostructure commune qui invite aux interactions et collaborations. Base de la conception, la notion d'intérieur-extérieur demande à être étudiée et développée.
SYNTHESE
Variation – Jeu – Mouvement sont comme les vecteurs de la réflexion. Proposer un lieu entièrement modulable devient l’enjeu principal du projet, invitant ainsi à explorer et jouer avec l’espace.
La Room s’implante dans le passage venant comme obstruer ce dernier. Des panneaux verticaux glissent le long de rails, laissant place à d’innombrables configurations. Libre à chacun d’imaginer son chemin ou d’aménager son propre environnement.
Une multitude de perspectives, un jeu de points de vue et une limite floue entre intérieur et extérieur se créent.
SITE
Genève, site de la Mangrove.
Entre le Rhône et un arbre : un passage, passage où l’on peut circuler librement.
site de la Mangrove
C’est précisément en plein milieu de ce passage que vient s’implanter le projet qui semble à première vue venir complètement obstruer la voie.
PROTOSTRUCTURE
Point de départ du projet, la protostructure se dresse au milieu du terrain venant comme couper ce dernier dans toute sa largeur. Structure de base, elle demande donc à être investie par les projets. La protostructure ne supportant que son propre poids, le but est d’interagir avec elle.
protostructure commune
JEU ET MOUVEMENT
Variations - Compositions - Jeu - Mouvement - Exploration - Configurations - Passage
Premiers mots en vrac, premières réflexions autour du nouveau concept d'espace, premières pistes et idées de directions à suivre et développer.
image de référence
premiers croquis
storyboard
MODULARITE
L’idée principale de ce projet est de proposer un lieu complètement modulable. Une room avec comme seul élément fixe un plancher à partir duquel s’élève tout un système coulissant. Une dizaine de parois trouvent leur place le long de rails au sol et au plafond. Au visiteur ensuite de les déplacer pour se créer un chemin ou d’imaginer et aménager son propre environnement.
Explorer et jouer avec l’espace devient alors le centre du projet.
premier essai de maquette
recherche à travers le dessin
On retrouve l'interaction recherchée entre le projet et la protostructure. En effet, le projet ne tient pas sans la protostructure puisque il vient s'accrocher à elle en la coupant par endroits sans pour autant la déstabiliser. Tous deux sont donc dépendants l’un de l’autre : un équilibre et un dialogue se créent entre eux.
système de rails et raccords à la protostructure
FABRICATION
A échelle 1:1 la construction s'avère évidemment plus complexe qu'en maquette 1:10, c'est pourquoi il est nécessaire de d'ores et déjà la planifier. Du fait que le bois travaille et notamment se dilate en présence d'eau, le système de rails où le bois glisse directement contre le bois n'est pas des plus adapté et il faut donc réfléchir à un autre système. Une solution proposée ici est de faire coulisser le tout grâce à des roulettes suivant un rail métallique.
système coulissant grâce à des roulettes (supportant chacune 50kg)
D'autres solutions sont possibles et méritent d'être considérée avant la réalisation d'une telle structure afin de s'assurer de choisir la plus optimale. Le système de rails suspendus peut notamment s'avérer une bonne réponse au besoin.
La préfabrication de certains éléments peut aussi s'avérer efficiente. Ainsi tous les rails et panneaux peuvent être construits individuellement puis transportés sur place où il ne restera qu'à assembler et monter le tout.
panneaux parfaitement empilables afin de faciliter la préfabrication et le transport
dessins de détails constructifs
ENTREES
Comment inviter le visiteur à entrer dans le projet ? Voilà une question qui mérite d'être étudiée. L'idée, afin de rester cohérent avec le tout, n'est pas de proposer une entrée unique mais de laisser le choix entre plusieurs d'entre elles.
Le premier projet d'entrée était constitué de plots en bois que le visiteur aurait pu déplacer à sa guise. Les plots ont finalement été réalisés en plâtre afin de proposer un élément beaucoup plus lourd qui restera en place comme un point de repère, seul composant vraiment fixe et immobile de l'ensemble.
entrées par les plots entrée par le projet de Charlotte
3 entrées fixes sont proposées : deux par les plots en plâtre l'un étant à l'extérieur et l'autre à l'intérieur de la protostructure et une troisième à travers un autre projet. En effet Charlotte propose une rampe fermée qui, se rétrécissant, guide le visiteur. Une fois arrivé au bout du "tunnel" où le passage se voulait évident, le visiteur fait face aux grands panneaux verticaux qui viennent à première vue obstruer sa voie. A chacun ensuite de se créer son propre chemin.
POINTS DE VUES
vu depuis l' "intérieur" vu depuis l' "extérieur"
vu à travers le dessin
Circonstances exceptionnelles obligent, nous approchons, pour cette phase, une nouvelle représentation du projet : la conception assistée par ordinateur. Le logiciel Rhino nous permet d'apporter un nouveau regard sur la Room ainsi que de nouvelles possibilités d'explorations.
vu à travers le dessin assisté par ordinateur
perspectives de l'intérieur
CONFIGURATIONS
exemples de configurations
Si un nombre infini de configurations sont imaginables quelques unes se distinguent des autres. C'est pourquoi 4 d'entre elles ont été retenues ici. Chacune possède son expression architecturale et ses propres qualités spatiales.
3. 4.
1.
La première configuration propose un espace intérieur dégagé complètement fermé et donc coupé de l'extérieur, sauf pour ce qui est de la lumière qui est invitée à entrer.
2.
La composition suivante se veut davantage cloisonnée, elle accueille plusieurs petits espaces relativement sombres puisque les panneaux positionnés les uns devant les autres empêchent la lumière de les traverser.
3.
Avec cette troisième proposition la Room s'élargit, l'espace "intérieur" se libère et s'ouvre sur l'"extérieur", termes entre guillemets puisqu'il devient difficile de les distinguer.
4.
Enfin la dernière configuration est avant tout une invitation à explorer le lieu et jouer avec l'espace, elle peut être vue comme un chemin barré d'obstacles.
LUMIERE
Les parois de tailles et transparences différentes, certaines étant complètement opaques d’autre laissant passer la lumière par endroit, ajoutent de nouvelles possibilités de variation.
différents panneaux pour les parois
superposition des panneaux laissant ou non passer la lumière
jeu de lumière
INTERIEUR - EXTERIEUR
De par le caractère entièrement modulable de la room résulte une limite floue entre intérieur et extérieur. Suis-je dedans ? Suis-je dehors ? Difficile de répondre à ces questions puisque cela va dépendre de chacun.
L’enjeu est donc également de jouer avec les différentes vues et de proposer une multitude de perspectives.
exemples d'espaces contrastés
Le projet permet de nombreuses configurations pouvant être très différentes les unes des autres, certaines étant très fermées ou cloisonnées, d'autres s'apparentant peut-être davantage à un labyrinthe. A l'extrême, tous les panneaux peuvent être poussés à l'extérieur de la cellule, libérant ainsi complètement l'espace intérieur.
Peut-on alors parler d'une création de Room à l'extérieur de la Room ?
room en mouvement
lien vers le livret de synthèse (cliquer sur le texte)
Concept
Il y a des pièces qui sont au service d’autres pièces: la fonction des pièces de distribution est simplement de donner accès aux autres pièces, quant aux pièces de service, leur nom dit bien leur assujettissement. Codex p.39
Les escaliers sont, selon cet extrait du codex, qu’un objet destiné à servir les autres. Pour moi, c’est une pièce des plus importantes d’une maison: c’est un endroit utilisé par ma soeur et moi pour jouer quand nous étions petites, un endroit où mon frère s’endormait lorsqu’il ne voulait pas faire sa sieste dans son lit. Un endroit très important. C’est pourquoi j’ai décidé de créer des escaliers qui utilisent toute la hauteur de la protostructure, pour montrer la valeur de ce lieu de vie qui ne sert pas uniquement de passage.
WEEK 1
Lundi 17 février, après un mois de repos, nous reprenons nos projets.
A la suite des phases PLANES et SCAFFOLDING, la phase ROOMS nous permet de nous exprimer et de créer seul.
On nous présente ce qui va être à la base de notre travail des 4 prochaines semaines: la protostructure, que nous devons comprendre et assembler pour le lendemain.
On apprend que le mardi nous serons sur les sites où nous construirons nos projets. C'est sur le site de la Mangrove que je choisis de placer mon futur projet; lieu plus naturel.
Les arbres, dénudés de leurs feuilles, cachent partiellement la vue sur la place en aval.
En voyant la pente raide du terrain, le seul mot auquel j’ai pensé était: « escaliers ». Le projet que j’avais rapidement imaginé sur place permettait de faire communiquer directement le chemin du haut à celui du bas.
De retour au studio, mon imagination a fait évoluer mon idée. Je ne voulais plus uniquement créer un passage, mais créer un lieu permettant aux visiteurs de se perdre dans les hauteurs de l’arbre et dans la profondeur de l’eau du Rhône. Un lieu, au milieu de la protostructure, leur offrant la possibilité d’observer le paysage d’une manière différente que leur offrait, à leur habitude, le site.
On nous donne une consigne: choisir une image de référence qui doit nous amener à notre projet.
Contrairement à celle-ci, je choisis de créer un espace fermé qui guidera les visiteurs dans le haut ouvert de la structure. Un espace, un chemin, presque un tunnel qu'ils seront contraints de suivre pour découvrir ce qui les attend au sommet.
WEEK 2
Lundi 24 février, premier retour de Mattia sur le projet. Après ses commentaires, je décide de modifier la forme de mon projet mais d'en garder le fond.
Ne voulant pas rester toujours orthogonal ou parallèle à la protostructure, je décide de croiser les escaliers et de n'utiliser, pour l'ascension, que les deux cellules de 4,5m et de 3m superposées l'une sur l'autre. Changement qui confinera les personnes à l'intérieur du chemin vers le sommet.
Mais cet espace ne permettait plus aux personnes de monter confortablement l'escalier croisé, elles finiraient par ne plus vouloir gravir les marches et cela annihilerait l'idée même de mon projet: l'envie de découvrir les espaces environnant et le paysage sous un autre angle. La volonté de vouloir confiner et guider les visiteurs à travers mon projet était trop poussée. Cette version était donc, pour moi, impossible.
Tout en gardant l'esprit du confinement, du guidage à travers le chemin, je décide enfin de créer une courbure pour les escaliers qui à la fois permet une ascension confortable mais aussi de casser la figure rectiligne de la protostructure. Courbure qui va forcer les visiteurs à se mettre dans une position différente et adaptée à la pente de l'escalier. Ils seront libres de leurs mouvements dans l'espace ouvert au sommet.
WEEK 3
Lundi 2 mars, nouveau retour, nouvelles idées.
Après l’ascension fragmentée due à la plateforme intermédiaire de la dernière idée, cette fois-ci, la courbure est continue et ceci jusqu’à la plateforme au sommet. Pour créer cette continuité, j’utilise les lambourdes verticales au centre de 4 cellules et fais ainsi tourner mon escalier autour.
Début de la maquette: usinage, travail en chaine, travail sur mesure pour chacune des marches.
WEEK 4
Lundi 9 mars, dernier retour avant la review. Assemblage des pièces créées la semaine d'avant.
Imagination et création de la plateforme au sommet ouverte pour observer le chemin d’où on est venu. Plateforme avec sol suivant la courbure créée par les marches. Plateforme sans toit complètement ouverte sur le ciel.
Une maquette presque finie laissée à l'abandon au studio.
Découverte et utilisation du deuxième matériau: le métal. Ce matériau sert à la création de la courbure du sol de la plateforme, à fixer les marches entre elles en tant que main courante de chaque côté des marches et fait également office de support statique.
WEEK 5
Lundi 16 mars, date à laquelle aurait du avoir lieu la review de la phase ROOMS. Date à laquelle nous changeons la manière de travailler; du réel au virtuel, nous changeons de cadre; dans une pièce où désormais nous seront confinés pour les deux dernières semaines de la phase.
Découverte de Rhino: logiciel que nous devons apprivoiser en quelques jours. Re-création de la maquette.
A la base, il n'y avait qu'une barre en métal de chaque coté pour soutenir la plateforme. Mais il y avait la possibilité que la structure ne soit pas assez solide et qu'elle puisse se casser. J'ai donc rajouté une prolongation de cette barre qui sert de câble de retenue.
WEEK 6
Lundi 23 mars, dernier lundi de la phase avant la review. Dernière semaine de cette très longue phase, riche en émotions. Continuation de Rhino. On nous demande de créer les plans, élévations et perspectives de notre maquette.
Intérieur - Extérieur
Montée - Descente
Détails constructifs
Position de mon projet au sein de la protostructure
Fiche technique matériaux
Bois 10x2.7 : 436m
Bois 6x2.7 : 241m
Bois 4x2.7 : 14m
Métal diamètre 2cm : 95m
Collier diamètre 2cm : 54
" Like all walls it was ambiguous, two-faced. What was inside it and what was outside it depended upon which side of it you where on. [...] It enclosed the universe, leaving [the place] outside, free."
The Dispossessed, Ursula K. Le Guin
*
Retour aux studios, départ pour une visite des sites sur lesquels les deux prochaines phases se dérouleront.
Je marche depuis le centre-ville de Genève, me laissant porter par le courant. Le Rhône et l'Arve se rejoignent et fuient vers l'ouest.
La Mangrove, un lieu singulier à quelques pas des blocs de béton. Dépaysant, aux pieds des platanes, les pieds dans l’eau.
Lien entre les deux rives, un pont ferroviaire. De hautes barrières dissuadent quiconque de fuir ce monde, happé par le cours d’eau.
Le parking du théâtre du Galpon, un autre lieu atypique, celui-ci n’accueille pas foule. Une voiture française y est parquée, son propriétaire paraît être le seul à profiter de ce lieu méconnu.
Je décide d’opter pour la mangrove, lieu où l'on oublie la ville – bien qu’on soit toujours dedans – que ce soit pour promener son chien, se rassembler ou se perdre dans ses idées. Une place de repli.
Dans cette même optique, je souhaite créer un lieu dans un lieu. Pousser l’introversion plus loin. Passer du positionnement au pied du platane jusque dans ses bras, suspendu entre les arbres. Un parallélépipède fermé à l’exception d’une ouverture laissant passer un fin rayon de lumière et le chant du Rhône. Si souhaité, il est toujours possible de jeter un oeil à l’extérieur, le fleuve, l’autre rive, le ciel et les branches.
*
Orienté à l'ouest, face au Rhône, dos au vent, l'abri se greffe – et ceci sans le toucher – au seul arbre inscrit dans la protostructure. La géométrie est définie par les environs, abandonnant l'orthogonalité du quadrillage au profit d'une certaine indépendance.
La protostructure permet de se détacher du sol et de s'adosser au platane. Une des lignes de ce quadrillage perce le dedans, cette présence rappelle la réalité structurelle ainsi sa présence et son orientation.
La structure forme la carapace de l'espace, utile à la fois comme squelette et comme accès. Elle constitue la limite entre le dedans et le dehors. Sa complexité permet la sobriété de son contenu, le laissant extérieur à l'univers.
Seul lien entre le dedans et le dehors, l'ouverture – seul moyen de communication entre ces deux espaces – se devait d'être maitrisée. De nombreux essais ont permis de développer une ouverture offrant la relation souhaitée entre un côté et l'autre de la peau de l'espace. L’ouverture se transforme en fissure; empêchant au visiteur tout lien visuel passif avec le dehors. Une fuite de lumière est tout de même possible et
Suite au voeu de créer un lieu dans une imbrication de lieux, l’accès se fait via un périple. A la manière du film Stalker de Tarkovski, le pèlerinage participe à la perception du lieu de destination. Il en fait même partie intégrante.
Le visiteur doit se trouver à Genève, entrer dans la forêt qui borde le Rhône, atterrir à la mangrove, entrer dans la protostructure et arpenter certains couloirs et plateformes composants différents projets voisins. Tout ceci pour déboucher sur une échelle permettant de parcourir la structure. Un loquet doit être actionné – engageant une dernière fois l’action du spectateur – afin d’entrer dans cette parenthèse spatiale.
Une pièce à première vue des plus classiques, un sol, quatre murs et un toit. Les angles du toit s’affaissent, forme familière rappelant le toit à deux pans. Cette chute est amortie par une courbe –prolongement du sol – légèrement molle et faite de liège. Un nid, une cavité dont on ne devine pas la nature depuis le dehors.
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Dans un emboitement d’intériorité, au sein même du platane, boudoir, lieu de repli, l’espace développé cherche l’introversion. Coupé visuellement de ce qui ne fait pas partie de l’espace, seule une fraction du platane et un rayon du soleil parviennent à pénétrer le lieu.
La structure, comme le squelette, forme l’ossature et permet l’accès au nid.
Les parois, comme la peau, offrent le sentiment d’habiter l’arbre, entre l’écorce et le bois.
Coupé de ce qui l’entoure, le lieu tente de retourner le concept d’intérieur - extérieur.
Coupé du reste du monde, l’espace acquière une certaine plénitude.
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Images extraites du film Nostalghia (1983) de Tarkovski.
Imbrication d'intériorité. Poupée russe.
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Teatrino scientifico de Franco Purini et Laura Thermes.
La structure permet la sobriété de son contenu et forme le seuil de l'espace.
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Melle de De Vylder Vinck Taillieu
L'action assez radicale de fissurer l'espace crée un lien intime entre le dedans et le dehors.
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