
En collaboration avec DÜRIG ALEXANDER, EMERY LUCIEN, FLEISCHER ADRIEN, LAM KENNETH, OZHIGANOVA ANNA, VON FLÜE ORIANE, le groupe Delta tente de mettre en situation les éléments du projet via divers visuels.
SCÉNARIO DE PARCOURS
Storyboard narratif de la Diplodomus
Storyboard de la Diplodomus, parcours (en rouge) d'un promeneur à la recherche de son chien
Mais où a-t-il bien pu passer? J’ai beau fouiller inlassablement les buissons, je n’arrive pas à distinguer mon chien dans cet environnement si naturel, mêlant feuillages luxuriants et troncs majestueux. “Julius !”, je continue à pleins poumons. Mes yeux, scrutant les alentours de mes pieds crapahutant sur le terrain, se butent soudain sur un détail quelque peu déroutant : un changement abrupt - mais à la fois délicat - entre un sol naturel et un autre aménagé. Une touche humaine, dans une périphérie urbaine inexploitée comme celle-ci ? Mon regard s’élève alors, longeant un tronc particulièrement proche de ce que je semble avoir identifié comme étant un plancher. Et c’est à cet instant que j’aperçois sa grandeur, son élégance. Une structure en bois imposante, par sa taille, occupe un site que j’ai l’habitude d’arpenter : celui de la Mangrove. “Oh mais j’entre-aperçois même d’autres matériaux là-bas au fond, et ici en bas”, me dis-je. Contrastant la staticité de cette construction, des mouvements irréguliers attirent quasiment immédiatement mon attention. Je réalise rapidement que ça grouille dans tous les sens : à plusieurs niveaux, sur différentes largeurs, à distinctes distances. Une petite fourmilière de personnes semblent en fait s’activer afin d’occuper pleinement les espaces offerts par cette structure. Et c’est en parcourant du regard cette sorte de long couloir aux parois transparentes qui s’étendait devant mes pieds que je vois Julius, me narguant presque à quelques mètres de moi. Comme démasqué, il se retourne, dos à moi, et continue son exploration. À mon tour, je suppose.
Même en franchissant cette sorte de frontière au sol aperçue plus tôt, m'immisçant alors intégralement dans la structure, je ne parviens plus à trouver Julius du regard. C’est là que je remarque quelque chose semblant être des gradins sur ma gauche, surélevés par rapport au reste. Ça me permettrait potentiellement d’avoir une vue plus globale sur ce qui ce passe, si je les atteignais. Avec l’espoir de retrouver mon chien, je me lance en direction de cette ascension. Cette dernière se faisant face au chemin que je viens de quitter, je me retourne, finalement arrivé en haut après quelques efforts. “Wow”, je lâche, ébahi. Ce qui s’étend devant mes yeux dépasse ce que j’avais tenté d’imaginer : cette structure dans laquelle je me trouve se prolonge jusqu’aux abords du Rhône, et s’élargit même vers la droite, plus loin. Maintenant plus apte à contempler globalement cette structure, j’essaie de resituer l’endroit où Julius est apparu pour la dernière fois. Mon regard longe cet escalier sur lequel je me trouve ; il descend de quelques mètres, imitant la pente du site. Il semble se passer quelque chose plus bas, comme un espèce de passage vers ce qui apparaît être un couloir, similaire à celui tout en longueur, filant en direction de l’eau, que j’avais entrevu juste auparavant.
Intrigué, je franchis donc les quelques marches qui m’en séparent et m’y enfile, et ces gardes-corps m’entourant réussissent même à me faire oublier sa presque étroitesse. Progressant en plein coeur de cette structure, me laissant guider par ce chemin tracé pour moi, je remarque une analogie avec ce que l’on pourrait nommer plus communément une house, de part son foisonnement de petits espaces s’emboîtant les uns avec les autres ainsi que de liaisons reliant ces derniers entre eux. Prenez par exemple l’endroit où je me trouve : il surplombe tel un balcon ce que l’on pourrait appeler un patio. Me freinant quelques secondes, j’observe avec amusement ce qu’il se passe sous mes yeux, m’appuyant sur un garde-corps. Un petit groupe de personnes prend un certain plaisir à déplacer des panneaux - la plupart en bois - composant une multitude d’espaces différents : un jeu se crée.
Un aboiement au loin me sort soudain de mes pensées. Julius ! Son appel semble venir d’un autre niveau, plus bas. J’active le pas, toujours en direction du Rhône. Après avoir vrillé à gauche, c’est avec mon plus grand enthousiasme que je découvre une petite ouverture dans ce chemin guidé par ses parois. Petite ouverture semblant mener à un escalier descendant d’un niveau. Julius j’arrive ! M’embarquant sur l’escalier, je note sa presque instabilité : c’est un escalier suspendu ! Arrivé à son pied, d’innombrables possibilités de passages s’offrent à moi, tel un dédale. Comment vais-je bien pouvoir retrouver mon chien parmi ces multiples choix à faire? Tournant sur moi-même dans le but de trouver un quelconque indice, je crois apercevoir au loin un mur comme tissé, laissant parfois passer la lumière. Ce mur a l’air de servir de liant à la pente du site et les escaliers que j’avais emprunté au tout début de ce périple. Serait-ce des briques fines, telles des tuiles superposées de façon à créer un motif? J’irais bien observer tout ça de plus près, mais un deuxième appel de mon canidé me fait me retourner. Et c’est là que je l’aperçois, enfin ! Il est perché sur en haut d’un escalier, plus ou moins à même niveau que moi, mais toujours à quelques mètres de moi. “Comment as-tu bien pu te rendre là-bas mon beau?”, dis-je tout haut, ne voyant pas le départ de l’escalier en question. L’abondance de passages différents au sein de cet espace combinée au brouhaha de gens qui le sillonnent me donnent presque le tournis. Presque instinctivement, je m’engage dans le seul escalier non occupé par une tierce personne : un escalier qui mène en dessous du plancher sur lequel je me dresse. L’empruntant prudemment, je comprends vite pourquoi seuls les intrépides peuvent s’aventurer ici. En effet, la hauteur sous plafond est restreinte, je me retrouve recourbé. C’est en esquissant un petit sourire que j’imagine Julius gambader par ici, à l’abri de l’agitation et des regards. Avançant difficilement, c’est avec soulagement que je découvre une élévation de la hauteur du plafond, me permettant de me redresser. Et un autre escalier. Me mènerait-il à celui de Julius? Encore une fois, mon instinct décide pour moi et me fait sortir de cet espace à part, cloîtré, comme hors du temps. À nouveau en contact direct avec la lumière du jour, je me retrouve sur une petite plateforme, celle où se trouvait expressément mon chien il y a de ça quelques minutes. Cette partie de la house se présente à mes yeux comme une nouvelle ambiance ; un changement de rythme s’est opéré.
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VISUELS IMMERSIFS
Collages
Essais de collage, vue depuis le chemin surplombant le site de la Mangrove.
Essais de collage, vue éloignée depuis l'Ouest.
Collage, vue à l'entrée supérieure, au niveau de la pente.
Collage, vue rapprochée depuis l'Ouest.
Collage, vue intérieure, panneaux amovibles.
Collage, vue intérieure plongeante sur le projet 3, depuis le projet 2.
VISUELS IMMERSIFS
Atmosphères
Collage, mise en situation : regarder un film projeté sur l'écran depuis les gradins.
Collage, occupation de la Diplodomus, de jour. Vue depuis l'Est.
Collage, occupation de la Diplodomus, de nuit. Vue depuis l'Est.
VISUELS IMMERSIFS
Dessins
Vue sur l'entrée principale de la Diplodomus depuis le chemin. Dessin, feutre noir fin.
Vue depuis les gradins. Dessin, feutre noir fin.
Coupe perspective, vue depuis le Sud, vision sur les panneaux mobiles, les couloirs transparents et les gradins. Dessin, feutre noir fin.
VISUELS IMMERSIFS
Coupes perspectives
"Ils le bâtirent en commun et la communauté du travail est en même temps le but et le contenu de l'ouvrage lui-même" Hegel.
La phase Houses appelle à un travaille communautaire : l'organisation de notre double studio nous mène ainsi a former des sous groupes travaillant chacun sur une partie de notre House commune à tous.
Le groupe numéro 2 est formé: Anna, Iciar, Camille, Phil, Clément et Alex.
Première réunion, nous nous inspirons du projet de Phil de la phase précédent, Rooms:
Divers couloirs composés de membranes plastifiés, soutenues et gardés en tension par une structure en bois.
Depuis l’extérieur, les silhouettes des visiteurs apparaissent.
Un rapport au site très exploité, de part le jeu de matérialité, et le positionnement des panneaux laissant entrevoir des cadres de vue divers.
Une connexion entre le sol et l’étage intermédiaire de la proto structure est aussi établie.
Là est le point de départ de notre réflexion.
Nous réfléchissons ainsi à comment adapter au mieux ces idées au sein de la House commune.
En tentant de rendre une certaine harmonie à l’ensemble des cinq projets, on décide de mettre ces divers couloirs dont nous nous inspirons au profit de la navigation au sein de la House.
Axonométrie de la House
Description des parcours:
Le projet propose deux parcours situés côte à côte mais aux hauteurs différentes.
En arrivant sur le site de la Mangrove via le chemin principal, le premier couloir est accessible directement depuis la rampe du projet voisin. On se retrouve ensuite dans un espace très étroit et fermé, l'extérieur reste cependant perceptible grâce à la transparence des parois.
Pour rejoindre le deuxième passage, il faut monter les escaliers de ce projet voisin, une passerelle aménagé permet ensuite de se retrouver sur ce couloir inférieur. Il permet ainsi d'établir une connexion entre les projets de part et d'autres de la House tout en créant un balcon intérieur, un patio donnant vue sur la scène théâtrale du projet aux parois coulissantes.
Un autre dispositif mis en place est celui de l'écran.
Schéma des parcours et recherches au sujet des parois.
Monge: Plan, élévations et dessin de situation. Échelle 1/50 et 1/200
Coupe longitudinale et transversale. Échelle 1/50
Story board
Série de dessins illustrant divers points de vue au sein du projet
Collages
Le rapport au site reste conservé notamment grâce à la transparence des parois qui laisse toujours entrevoir les espaces environnants malgré la forte intériorité crée par la hauteur des parois et le caractère étroit de celles ci.
Perspectives et plan.
Diverses perspectives avec une localisation de la situation sur le plan, permettant de se projeter au sein de l'intériorité du projet.
Coupe perspective
Détails constructifs:
La structure de l'écran mobile
Vue depuis les escaliers sur l'écran ouvert et fermé
Détails parois
Le concept board, moyen de communication au sein des groupes.
On retrouve sur ce Concept Board les premiers croquis, les essais 3D, les références et diverses informations provenant de chacun des membres du groupe.
La mise en commun à cet emplacement nous permettait de synthétiser beaucoup plus efficacement les idées.
RÉFÉRENCES
Chemin des Carrières, Reiulf Ramstad
Le mur habité d'Aires Mateus, House in Azeitão
Lundi 17 février,
La phase sur laquelle nous allons travailler au fil des 4 prochaines semaines nous est présentée.
A room is protective
A room transforms any view out into a landscape
A few or many rooms constitute a house
A room is a space-making word that creates space when said.
Propositions sur lesquelles je me questionne après une première lecture du Codex.
La découverte du site:
Mardi matin, nous nous rendons à Genève afin de s’imprégner du site sur lequel nous allons travailler : La Mangrove.
Il fait beau, le calme règne, l’eau ruissèle ; Depuis le chemin que nous empreintons, en hauteur, la vue sur le Rhône se dévoile.
On dessine, on mesure, et tente de se projeter.
Je me concentre sur les émotions ressentis à l’instant présent, les points de vue intéressants, et finalement je me questionne sur les diverses interprétations que pourrait prendre le mot « Rooms » d'une part mais aussi et surtout au sein d’un site tel que celui-ci.
"Room", c’est un mot accueillant, un endroit à soi, une « proposition spatiale qui appelle à une attribution »
Des murs, un sol, un plafond ?
Plusieurs idées me traversent l’esprit, de nombreuses possibilités s’offrent à nous.
Finalement, je décide de me concentrer sur la création d'en espace qui s'inscrit dans un tout, complet en soi mais qui connecte avec les autres pièces, en l'occurence les projets voisins. Par la même occasion, sur l'ambiguïté que peut procurer un espace à mi-chemin entre l'intérieur et l'extérieur.
Je veux à travers ce projet faire ressentir et ressortir diverses expériences que j’ai pu avoir au sein de tels lieux.
Images de référence
Sommes nous à l'intérieur ou à l'extérieur?
J'interprète cette première image de la façon suivante: un lieu de rencontre, plusieurs portes, fenêtres, pièces donnant sur ce même espace. Cloisonné par quatre murs, le contact avec le monde extérieur ne semble pas rompu.
Pour ce qui est de la deuxième image, elle pourrait suivre les mêmes d'interrogations, à cela s'ajoute cette impressionnante hauteur et ce détail constructif.
Souvenirs de voyages. Maroc, 2018, le riad.
Des espaces intérieurs, clos, privé, à ciel ouvert ; une atmosphère spéciale, une "pièce" entre 4 murs mais qui ne dispose pas de toit.
Croquis/développement des idées
Inspiré de l’atrium, la cour, le patio;
Mon projet s'articule autour d'une tour verticale de plusieurs mètres de haut située dans la pente.
Protégée des vents, prête à recevoir la lumière zénithale, c'est une atmosphère intime qui peut prétendre s'y faire ressentir, une ouverture sur le monde certes, mais un "chez-soi" qui demeure un espace préservé, intime et introverti.
En plus d’expérimenter les limites assez particulières d’un tel espace, je voulais créer des liens entre les différentes « Rooms » de mes camarades.
Un lieu d'accueil, de rencontre entre les différents projets, un lieu semi-privé et de partage.
À travers les multitudes significations du mot "Room", c’est cette version que j’ai voulu expérimenter.
Story board
Le cheminement de mes pensées est retranscrit à travers ces images chronologiques: depuis l'idée originale sur le site jusqu'à l'évolution de celle-ci, ainsi que différents points de vue internes et externes.
La réalisation: maquettes, dessins :
Au fil de ces quatre semaines, l'idée originale n'a cessé d'évoluer.
La tour verticale de plusieurs mètres de hauteur est bien restée, mais j'ai tenté de la déstructurer. J'ai opté pour deux hauteurs de murs différentes et des entrées latérales, parallèles au chemin principal qui mène au site et que le projet borde.
C'est en réalisant des premières maquettes en carton ainsi qu'en dessinant que je me suis rendue compte du potentiel de cette configuration différente.
Plus lumineux, plus attrayant et peut-être même intrigant.
On retrouve deux balcons au sein de la tour, l'un reposant sur la proto-structure au 3ème niveau, l'autre reposant sur le premier niveau peu loin du sol et marque l'entrée au sein de l'espace. Aux premiers abords simpliste, c'est deux configurations qui amènent à vivre l'intériorité de cet espace de deux façons totalement différentes.
Celui qui se trouve au niveau supérieur est accessible par des escaliers bordant la structure, ils servent à l'atteindre mais aussi à rejoindre le projet de Anna avec lequel nous partageons un mur. Ce mur implique une connexion évidente entre nos deux projets, nous voulions pouvoir partager cette entrée, que les visiteurs puissent avoir le choix une fois arrivé à ce niveau entre ces deux options.
Ce balcon supérieur a une autre particularité contrairement à celui du premier niveau, plus proche du ciel, un changement d'ambiance s'opère. La différence des hauteurs de murs nous permet aussi d'apercevoir ce qui se passe au delà du lieu dans lequel nous nous trouvons. Une ouverture sur la proto structure dans son entièreté et sur le site.
Les photos de la maquette en bois montrent les avancés du projet, cependant celui ci n'est malheureusement pas terminé.
Il manque la réalisation des escaliers, le balcon inférieur et les finitions des parois. Le logiciel Rhino prendra ainsi le relais.
Plan, élévation. Échelle 1/20.
Modélisation 3D avec le logiciel Rhino:
Premières captures d'écran, 23/03/20
Dessins 2D:
Monge: Plans, élévations. Échelle 1/30.
Détails constructifs:
De haut en bas: les pièces des balcons et leur fixation sur la proto structure, le montage des escaliers, l'accrochage avec les seuils des balcons puis un exemple des quatre parois. Échelle 1/10.
Les parois sont imaginées pour être fixés par la proto structure, tout en prenant appuis dans le sol. Les fondations restent à déterminer, d'où l'incertitude quant à la hauteur des parois dans le sol sur l'élévation.
Perspectives de l'intériorité du projet.
Je tente de me projeter au sein de cet espace et montre l'expérience qui peut être vécue.
De gauche à droite : Point de vue depuis le 1er balcon, depuis le 2ème, puis depuis le sol accessible.
Le projet dans la protostructure, parmi tous les autres, là où il prend tout son sens.